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La langue allemande doit être encouragée, pas abandonnée.

L'agence de concepteurs-rédacteurs franco-allemande que nous sommes ne pouvait pas passer à côté : avec son projet de loi de réforme du collège, le Ministre de l'Éducation Nationale prévoit de stopper net l'un des remparts contre la chute de l'apprentissage de la langue allemande dans les classes bilangues à partir de la 6ème.

Un moyen d'encourager l'apprentissage de l'allemand

Depuis 2005, les classes bilangues, qui concernent seulement 16% des collégiens, leur permettent d’étudier deux langues vivantes dès la sixième. Ces classes ont cependant permis d’enrayer la chute puis de stabiliser le nombre d’élèves qui apprennent la langue allemande et répondent à sa difficulté d’apprentissage.

L’allemand est la langue parlée par le plus de natifs en Europe. Elle est la langue officielle de l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Belgique, le Liechtenstein, le Luxembourg – même du Tyrol italien : ne pas encourager l’apprentissage de cette langue est une ineptie. Surtout dans un pays comme la France qui compte un nombre important de jeunes chômeurs, alors que l’Allemagne, en proie à une natalité en chute libre (avec un déclin de 1,7% de population par an et 1,38 enfant par femme en moyenne – chiffres 2012) recherche ses cerveaux à l’étranger, notamment au Portugal et en Espagne.

Des réseaux franco-allemands volontaires

Seulement voilà : l’allemand, c’est compliqué à apprendre. La logique de la langue allemande fonctionne différemment des langues latines auxquelles nous sommes habitués. Par conséquent, seules les mesures coercitives ont, jusqu’à maintenant, porté leurs fruits – à savoir garder l’apprentissage de cette langue populaire et ne pas le réserver à une élite. Dans le village d’où je viens, c’étaient des fils d’agriculteurs, dont les parents avaient connu la Seconde Guerre Mondiale, qui étaient en cours d’allemand quand j’étais en cours d’espagnol.

Le conseil des ministres franco-allemand, instauré par le Traité de l’Élysée à l’initiative de De Gaulle et Adenauer a rappelé, lors de la session du 22 janvier 2013 « l’importance majeure de l’apprentissage de la langue du partenaire, au bénéfice d’une meilleure compréhension et du rapprochement de nos sociétés ».

Faute de liens naturels linguistiques entre les deux pays, on voit fleurir des initiatives de coopération franco-allemandes : le cercle économique franco-allemand, French Digital Berlin (dont Stereotexte est l’un des fondateurs) et leurs homologues français du Digital Club Franco-Allemand par exemple. Ces initiatives permettent d’arrondir les angles, elles sont autant de gués, de ponts jetés entre la France et son voisin.

Pour comprendre les allemands, il faut parler allemand.

Une campagne publicitaire d’Arte il y a une dizaine d’années le disait de façon efficace : un spot d’une quinzaine de secondes montrait un extrait de discours en allemand – naturellement incompréhensible pour qui ne maîtrise par la langue et se basant sur de vieux clichés – puis venait un silence. Puis la voix d’Arte avec un texte qui disait à peu près ces mots « Pour comprendre les allemands, il faut parler allemand. » Rideau.

Cette lapalissade n’est que la partie émergée d’un iceberg qui n’ose pas dire son nom et qui fonce droit sur nous si nous n’y prenons pas garde.

Mme le Ministre, ne laissez pas cet iceberg grossir quand l’esquif tangue déjà : abandonner l’apprentissage incitatif de l’allemand en supprimant les classes bilangues par la réforme du collège, c’est priver une grande partie de la jeunesse française d’un futur dans une Europe dont les pays moteurs se comprennent, communiquent et travaillent ensemble.

À bientôt,

M.T.

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