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Le mot le plus long

Le mot le plus long

Plus c'est long, plus c'est bon ? Quel paradoxe : c'est quand tout doit aller vite et que le jargon quotidien se remplit de mots rallongés. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Voici le top 13 des néolongismes (sic) les plus répandus pour lesquels il serait tellement plus simple d'utiliser un mot plus court.

#1 – perdurer pour durer

Cet effet rallonge le mot… sans en altérer le sens. Ainsi, perdurer garde gaiement le même sens que durer, à savoir que la mode actuelle veut qu’on perdure (soit qu’on dure indéfiniment) pour un temps défini. Il n’est pas rare de trouver des exemples assez comiques, par exemple ici ou sur linguee.

#2 – inatteignable pour inaccessible

Serait-il plus honorifique pour un mot d’avoir une terminaison en –able plutôt qu’en -ible ? Je gage que cette préférence tient au nombre de c et de s dans le second.

#3 – catégoriser pour classer

Devant l’abondance de classes, mieux vaut parler de catégories : nous fâcherons moins de gens en leur rappelant une « lutte des classes » bien trop proche.

#4 – accidentogène pour dangereux

Est-il trop risqué de parler de danger ? Il est vrai que la valeur statistique de celui-là est plus rassurante pour chacun que la peur primale évoquée par celui-ci.

#5 – mandature pour mandat

À croire que les mandats ne sont pas assez longs : à l’instar de perdurer, la mandature permet de rallonger le mot… en lui ajoutant un suffixe au lieu d’un préfixe, tout en gardant le même sens.

#6 – méthodologie pour méthode

Si le concept de méthodologie existe bel et bien, son utilisation à tout bout de champ manque cruellement de méthode.

#7 – problématique pour problème

Il faut croire que le suffixe en –ique augmente ou atténue le problème dans bien des situations. Ou est-ce plutôt qu’il le rationalise ?

#8 – remédiation pour remède

Cet anglicisme permettrait-il d’ajouter une connotation plus savante aux fameux remèdes de grand-mères ? Ne nous rendons pas malades : on remédie de nos jours plus qu’on ne guérit.

#9 – dangerosité pour danger

Dans la série des suffixes digestifs (comprenez qui nous aident à accepter les faits) la dangerosité statistique est bien plus acceptable que l’affreux danger qu’on ne peut contrôler ni analyser.

#10 – candidater pour postuler

On ne postule plus, on candidate. La paronymie latente du pustule a-t-elle des conséquences sur postuler ?

#11 – affectionner pour aimer

En français, le verbe aimer exprime plus de nuances que son équivalent anglais to love. Mais si on commence à liker sur facebook, on affectionne particulièrement l’emploi d’un mot qui, en douze lettres, nous dit la même chose qu’un autre en cinq. Avec moins de classe.

#12 – désillusionné pour déçu

Treize lettres au lieu de quatre pour exprimer la même chose : il fallait le faire. Devant cette improbable gageure, ceux qui s’étaient fait des illusions n’ont pas été déçus.

#13 – solutionner pour résoudre

Le top, le pompon, le bouquet, la cerise sur le gâteau : solutionner, c’est plus facile que résoudre – surtout à conjuguer. Bien mal vous prendra d’utiliser six syllabes au futur quand le second vous en demandera seulement trois.

Et vous, quels sont vos néolongismes préférés – ou ceux qui vous mettent hors de vous ?

M.T.

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