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Pourquoi éléphant ? Chronique d’un titre absurde

Ce matin, je faisais tranquillement défiler l'écran de la page d'accueil du Figaro quand tout à coup un titre m'interpela. Il n'était pas spécialement long. Il n'était pas non plus percutant. Ce n'était pas vraiment qu'il avait quelque chose en plus, non – il avait plutôt quelque chose en moins. Pour faire court, il manquait de sens.

L'écriture en ligne à tiroirs

Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps : voici donc le titre de l’article en question :

Article en ligne sur la une du Figaro du 15 juin 2018

Je ne sais pas quelle question s’est posée le rédacteur en choisissant ce titre, mais cela relève de l’absurde : « Comment peut-on être Toscan ? »

Au même titre, on pourrait se demander « Comment peut-on être Parisien ? » ou encore « Comment peut-on être Berlinois ? » – ou pire : « Comment peut-on être Charentais ? » (question à laquelle, hélas, je n’ai pas encore trouvé de réponse).

Cependant, chacune des questions que je viens de poser à titre d’exemple peut être interprétée différemment.

Par exemple, le rédacteur peut signifier la chose suivante : « Comment devient-on un vrai Toscan ? », sous-entendu quelles sont les habitudes locales à connaître qui vous feront passer pour un autochtone et non plus pour un touriste en goguette qui ne sait dire que cappuccino et al dente.

Mais le rédacteur peut aussi vouloir dire « Comment peut-on vouloir être encore Toscan de nos jours ? » ou encore « Comment peut-on même oser être Toscan ? » – sous-entendu, personne ne devrait se gausser de l’être car c’en est presque honteux.

À voir la photo mise en avant sur cet article, je gage que ce dernier chante plutôt les louanges de la Toscane, mais je n’en suis pas sûr.

Tout cela pour dire que cet exemple illustre bien une chose : c’est l’état d’esprit du lecteur qui va influencer ce qu’il va lire. En paraphrasant cette simple tournure sibylline « Comment peut-on être Toscan ? » comme je l’ai fait ci-dessus, il est facile de s’en rendre compte.

Le rédacteur pose la mauvaise question...

Mais ça marche : le lecteur veut en savoir plus. En cliquant sur l’article, on s’aperçoit qu’il décrit la grandeur passée de cette province italienne qui a grandi dans l’ombre de Rome.

Je ne sais pas pour vous, mais la tournure de ce titre me rappelle cette fameuse blague de cour de récré qui connut ses heures de gloire il y a une vingtaine d’années, mais que l’on se raconte encore dans quelques chaumières nostalgiques :

Question : « Pourquoi éléphant ? »

Réponse : « Parce que mobylette. »

(effet garanti et rires gras en cascade pour peu qu’on apprécie l’humour absurde)

En effet, la question n’a pas de sens dès le départ, sa réponse encore moins.

Dans le cas de l’article en ligne, la question est aussi mal tournée. On serait en droit de s’attendre à un titre un peu plus « p*taclic » qui serait une variation sur le thème du secret ou de l’astuce, par exemple :

« Comment connaître la Toscane comme sa poche ? » soit une version Reader’s Digest du Lonely Planet sur la Toscane ;

« Les 10 lieux incontournables de la Toscane » qui ravira les limbiques gauches férus de listes en tout genre ;

« Êtes-vous vraiment incollable sur la Toscane ? » qui aiguisera votre sens de la compétition pour répondre correctement à une série de questions.

Cependant, l’effet est là : Comment peut-on être Toscan ? Et on clique. Pas tout le monde certes, mais au moins ceux que cible l’article.

C’est un peu le manque de définition de ce titre qui fait tout son charme.

Et vous, vous êtes plutôt Toscane, éléphant ou… mobylette ?

À bientôt,

M.T.

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