Bien rédiger sa campagne de financement participatif

J’ai souvent entendu et appliqué la règle selon laquelle les arguments de vente devaient être brefs et concis : aller droit au but en vantant les avantages du produit ou le bien-être qu’il apporte.

En cliquant sur cette campagne glanée au gré des réseaux sociaux, je ne m’attendais pourtant pas à devoir me retenir pour ne pas acheter le produit une fois arrivé en bas de page !

Le premier argument était simple : en gros, en faisant l’acquisition de ce pantalon révolutionnaire, mes autres futals seraient bons à remiser au rebut. Évidemment, ça m’intrigue.

D’abord, quelques chiffres. Cette annonce sur une plateforme de financement participatif intègre :

• 1 vidéo de 4 minutes ;
• 106 images et photos professionnelles ;
• 3 animations sur les fonctions produits ;
• 4 diagrammes ;
• et… plus de 2 000 mots de texte en tout.

Pour vous donner une idée, cette page de campagne représente 4 pages de texte sous Word – sans les photos.

À première vue, on se dit que c’est trop long – et que ça ne va jamais marcher : qui lirait une telle tartine ?

Sauf que, lorsque la rédaction est bien faite (et c’est le cas), le prospect – même le plus aguerri aux techniques de vente les plus sournoises (et dont je fais partie !) – est sous le charme. Il cherche sans relâche où cliquer.

À bien y regarder, la structure de la page de vente est assez simple :

• dès le titre est asséné le USP qui va provoquer le clic ;
• ensuite, une vidéo en anglais très bien faite rend le produit désirable et l’équipe de développement produit sympathique ;
• le côté sympathique est accentué par la présence récurrente de photos d’un hipster débonnaire le doigt levé ;

• si vous n’avez pas de le temps de regarder les vidéos, pas de problème : les mannequins en photo avec le produit laissent à penser que le pantalon a une coupe d’enfer (le fameux effet La Redoute :D) ;
• une quinzaine de pictogrammes ambiance hiéroglyphes faciles à déchiffrer permet de comprendre les fonctionnalités du vêtement (car maintenant tout doit être fonctionnel pour avoir une raison d’exister, voyons !) ;
• ensuite, CHAQUE ARGUMENT DE VENTE EST ÉTAYÉ par une photo (1 minimum, jusqu’à 6 pour certains arguments) et du texte.

La structure de rédaction part donc du plus simple pour aller au plus compliqué, comme une annonce classique – mais avec les moyens en terme de média d’une campagne en ligne et non d’un simple prospectus.

J’ai été pendant quelques années commercial pour une entreprise qui vendait des équipements pour l’industrie lourde. L’un des meilleurs vendeurs était un italien qui parlait sans s’arrêter – et ce n’est pas un cliché ! Vous le croirez si vous voulez, mais il réalisait l’un des meilleurs chiffres d’affaires de l’entreprise. On riait à l’époque en se disant que les donneurs d’ordre signaient pour avoir enfin la paix…

Prendre le temps de dérouler un argumentaire commercial (quitte à se répéter) même en rédaction, tout en aérant le discours avec des photos et des vidéos de qualité et en donnant une image à sa marque qui plaira à sa clientèle-cible, sera toujours plus vendeur qu’un argumentaire trop court (même s’il est percutant) et pas assez recherché, notamment en matière de photos produits.À en croire les résultats de cette campagne, l’annonce semble plutôt atteindre son but puisque l’objectif a été atteint… plus de 40 fois :

À bientôt,

M.T.

Note: l’annonce intégrale est disponible au format pdf en cliquant ici.